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Premier projet

Premier projet

Le projet avec la crèche

Après m’être proposée pour reprendre l’atelier contes de la crèche où sont gardés mes enfants, il a fallu en définir les modalités. Une autre personne animait cet atelier avant moi, l’organisation a été conservée : un vendredi matin par mois ; une demi-heure heure avec les bébés (0 à 18 mois), une demi-heure avec les grands (18 mois à trois ans environ). Pour le choix des albums, je tiens à le faire moi-même, en utilisant le fonds de la bibliothèque municipale et ma bibliothèque personnelle.

Les professionnelles de la structure organisent les conditions pratiques de l’atelier qui a lieu dans un espace défini avec des tapis et des coussins. Du côté des bébés, toutes les professionnelles et tous les enfants réveillés – en général cinq ou six – assistent à l’atelier. Pour les grands une professionnelle encadre une dizaine d’enfants, choisis de manière à ce que tous y participent régulièrement.

Pour la structure, cela répond à une problématique : il leur est impossible de travailler étroitement avec la bibliothèque municipale car il faut qu’ils se déplacent avec les enfants et seulement les plus grands et les plus attentifs, autant dire avec ceux qui ont l’habitude des livres. Or il s’agit d’offrir un accès au livre à tous les enfants et surtout à ceux qui n’y ont pas accès par ailleurs. Il faut donc intégrer cette donnée dans le projet : avant trois ans, il y a déjà des disparités dans la culture livresque des tout-petits. Il faut donc réussir à parler à tous.

L’organisation des séances de lecture

J’ai d’accord fabriqué un grand carton rouge avec quelques gommettes de personnages pour transporter les livres. J’apporte une quinzaine de livres en en sélectionnant certains pour la lecture. Tout de suite, les enfants ont été attirés par cette caisse rouge et voulaient toucher les livres. Je prévois donc à chaque fois des livres peu fragiles qu’ils peuvent manipuler pendant que je lis. J’étale par terre les albums manipulables et lis les quelques albums dont j’ai préparé la lecture. Quand l’attention commence à baisser, j'arrête les lectures et je propose à ceux qui le souhaitent de leur relire un album de leur choix.

Après des recherches et des lectures d’autres expériences, je me suis clairement posée en tant que lectrice. Je viens lire des livres écrits par d’autres, des auteurs et des illustrateurs talentueux sans rien changer, sans les adapter. Je tente de rendre ma lecture expressive, vivante mais je lis le livre que j’ai entre les mains afin d’amener les enfants vers les livres et ouvrir un univers à travers les mots et les illustrations d’albums que j’aime et que j’ai aimés lire à mes enfants. C’est un parti pris assumé.

Une autre question s’est posée à moi : savoir si je lisais simplement, expressivement certes, ou si j’intervenais dans les lectures, pour expliciter des passages ou interroger les enfants. J’ai d’abord choisi le premier parti mais sans pouvoir m’y tenir. A partir du moment où l’on choisit des œuvres exigeantes pour un public aussi jeune il faut que le sens soit accessible à chacun. Finalement, j’ai essayé de créer du lien avec les enfants en leur posant parfois des questions ou en expliquant certains points quand j’ai eu l’impression qu’ils en avaient besoin. Parfois j’attire leur attention sur de petits détails et parfois c’est l’inverse.

Premier bilan et réflexions

En tant que lectrice, le bilan est positif. Je commence à être plus sûre de mes choix d’œuvres et de ma voix. Après quelques flottements en raison du fonds fluctuant de la bibliothèque, notamment pour les très petits je n’hésite pas à puiser dans mon fonds personnel et surtout à lire des œuvres que je connais bien pour les avoir lues et relues à mes enfants.

L’attention des tout-petits n’est pas linéaire, ils écoutent à leur façon, pas très longtemps. Ils bougent beaucoup. C’est notamment avec eux que j’essaie d’intervenir davantage en posant des questions, en les faisant participer. Je pense qu’un objet sonore (triangle, cloche…) pourrait symboliser le début et la fin de la lecture. Peut-être aussi devrais-je réduire le nombre de lectures et ensuite leur proposer de manipuler les livres et faire des lectures plus individuelles. Pour le groupe des plus grands, le choix de ne pas les laisser manipuler durant la lecture semble être le bon. Je commence à voir les œuvres qui leur plaisent. Ils adorent dire ce qu’ils reconnaissent sur les images et montrer tout ce qu’ils savent.

Pour conclure

C’est une expérience très enrichissante qui oblige à réfléchir sur soi, à se mettre en scène devant un public d’enfants mais aussi d’adultes (ce qui n’est pas le plus facile), à se trouver parfois en échec durant certaines lectures. C’est aussi une expérience plaisante de partage qui commence dès le choix des livres. On ne lit pas un album de la même façon avant et après une lecture partagée !

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